En croisant l’USM Alger la semaine dernière dans le cadre du second tour préliminaire aller de la C3, le Stade Tunisien a déjà élevé le curseur au tableau d’affichage, mais tout reste cependant à faire dans l’optique du retour, dimanche, au stade Miloud Hadhefi d’Oran.
Cependant, au-delà du score étriqué et de la production d’ensemble stadiste, le plus important est que ce résultat permet au Stade de rester dans le tempo et dans l’intensité d’une compétition où on passe rapidement «de vie à trépas». Ce faisant, lors de l’aller disputé à Radès, c’était sans doute un mal pour un bien pour le Stade. Gagner par la plus petite des marges, réapprendre à souffrir en jouant de gros calibres, puiser dans ses tripes pour se maintenir quand l’adversaire poussait, et s’imposer quand la rencontre touchait à sa fin. En dépit de l’enjeu et de l’impératif de victoire au stade Hamadi- Agrebi, après-coup, l’on peut dire que cette explication peut servir de répétition générale avant le duel d’Oran, une opposition où les Bardolais devront peut-être subir, sûrement résister, mais aussi caresser l’espoir de créer la surprise une fois la tempête passée.
Au diapason du haut niveau
Aujourd’hui donc, au vu de ses résultats sur les dix derniers mois, le Stade s’est assurément mis au diapason du haut niveau, et ce n’est pas seulement une affaire de contenu, mais aussi de mental, d’honneur et d’audace payante. Oui, ce Stade-là peut se targuer d’être passé du statut d’équipe-frisson à celui de valeur sûre à l’échelle locale (et plus si affinités)…Bref, le Stade a trouvé le juste milieu, le juste équilibre, celui qui lui permettrait de ne jouer que pour la gagne et de ne viser que l’échelon supérieur, là où il est en lice. A présent donc, en concurrence avec l’USMA pour une place en phase des groupes de la C3, le Stade entend bien garder les valeurs qui l’ont porté à des hauteurs épatantes la saison passée. Sur ce, que l’on ne s’y trompe pas, le club a pris de l’altitude, et c’est même certain en dépit des départs de Hamadi Daou et des tauliers que sont Jouini, Khadhraoui et Ben Abda. Avec Maher Kanzari aux manettes, un effectif remodelé à l’intersaison, mais rempli de joueurs aguerris et de jouvenceaux ambitieux, le Stade reste compétitif et a même retourné plus d’un sceptique, pas très confiant après la sortie des joueurs cités ci-haut. En effet, dans cette droite ligne, si le ST n’est plus regardé de la même manière depuis l’exercice précédent, le goût de la réussite aidant, les ambitions sont redéfinies avec d’autres aspirations, comme aller cette saison le plus loin possible en Coupe de la CAF, en L1 et en Coupe de Tunisie.
En football, avoir une grande écurie demande des moyens parfois colossaux, mais pas toujours. Parfois, comme c’est le cas du Stade depuis un an, pour toucher au but, il suffit de cultiver un état d’esprit, toujours garder les pieds sur terre et la tête sur les épaules, sans pour autant s’empêcher de rêver. A présent, la place qu’occupe le ST sur la scène est peut-être une brique de plus dans l’affermissement de la position stadiste. Peu de budget, mais beaucoup d’envie. Pour autant, les Bardolais font peur à de nombreux cadors, grâce notamment à cet esprit de guerriers, inspiré par les Ouattara, Ghazi Ayadi, Oumarou, Berrima, Kadida et Mejri pour ne citer que ceux-là. Cela dit, attention à ne pas vouloir grandir trop vite. Bref, ne pas brûler les étapes pour ne pas se brûler les ailes. Fort d’un effectif assez équilibré et un collectif en passe d’être davantage rôdé, le Stade n’a légitimement qu’une envie, celle de s’établir régulièrement au plus haut niveau. Forcément, pour atteindre l’objectif, dès dimanche, ça passe par un regain instantané d’énergie et de motivation face à l’USMA à Oran même dans la bonbonnière du stade Miloud Hadhefi.